Le 14/12/2022 - Par Marine
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Il y a quelques semaines, on vous parlait de la consigne pour réemploi en se penchant sur ses enjeux futurs, les politiques mises en place et les préoccupations des consommateurs. Pour compléter ce premier article, nous avons rencontré 3 startups françaises qui s’engagent pour la réduction des déchets, le réemploi et la circularité des contenants. 3 startups, 3 secteurs d’activités, 1 objectif : faciliter la transition des professionnels et des particuliers vers une économie du réemploi.
"Avec ces données on garantit un service simple comme le jetable au restaurateur. Une fois qu’une enseigne est passée au réemploi dans sa vente sur place, le pas à franchir est moindre pour instaurer le réemploi dans les ventes à emporter.”
La seconde grande mission de PYXO se trouve dans la communication et la sensibilisation auprès du consommateur. L’enjeu est de vulgariser le réemploi en démocratisant la notion de “retour du contenant à sa zone d’achat”. Pour inciter le grand public à adopter ce geste, il ne suffit plus d’insister uniquement sur le bénéfice environnemental (seulement 10% de la population qui souhaite adopter la consigne le fait par conscience écologique). C’est là que PYXO entre en jeu ! “La consigne c’est bien sympa mais l’objectif est de trouver des avantages au consommateur pour qu’il l’utilise et la réutilise”. Le processus est simple et accessible pour le consommateur : une fois le produit acheté, la marche à suivre pour le réemploi du contenant est indiquée sur l’application PYXO. L’app permet au consommateur de bénéficier d’un programme de fidélité : chaque contenant ramené offre des points convertis en réductions dans les restaurants partenaires.
Afin de mettre en place une stratégie d’adoption du réemploi par le consommateur, PYXO s’est appuyé sur 4 éléments piliers de sa solution :
Pour Pyxo, il est nécessaire que l’enjeu écologique soit avant tout perçu comme « simple et utile pour le consommateur. Si on réussi notre mission, en théorie on n’aurait plus besoin de lois pour que le réemploi se développe : les consommateurs vont l’adopter par eux-mêmes. »
Passons désormais dans les coulisses de la restauration, là où transitent les produits frais à destination des cuisines des restaurateurs, à la rencontre de Pandobac, une solution de réemploi à destination des fournisseurs alimentaires. La startup francilienne est née en 2018 d’une prise de conscience incarnée par un nombre choc : 300 000 tonnes d’emballages professionnels sont jetés par jour.
Pandobac s’insère comme solution venant palier à la surproduction et surconsommation d’emballages alimentaires en carton, polystyrène et caisses en bois pour proposer des bacs en plastique lavables et réutilisables pour le transport de marchandises entre professionnels de la restauration.
La solution s’adresse aux fournisseurs qui conditionnent les produits destinés à la vente auprès des professionnels de la restauration ; et se matérialise par la gestion des parcs de contenants sur le cycle de réutilisation : location des bacs, récupération, lavage et remise au client. Ce suivi est effectué via une application mise à disposition du client afin de scanner les contenants et obtenir un suivi des données de traçabilité.
"Pendant le COVID, plusieurs entreprises sont venues nous chercher pour nous demander de l’aide. Les demandes se multipliant, on a créé un véritable service pour accompagner les professionnels dans cette problématique."
“Un accompagnement pour apporter notre expertise sur le réemploi pour des projets de dimensionnement et de mise en place de réemploi de tous types d’emballages.”
L’atout phare de Pandobac pour inciter cette transition écologique se trouve dans son argumentaire économique : ce changement de contenants n’est ni plus ni moins onéreux que l’achat de contenants jetables. Les entreprises quelques peu effrayées par les politiques futures en termes de contrainte de changement peuvent être rassurées : aucune norme ne demande que les bacs soient isothermes, le produit doit simplement conserver une température à coeur de 2 à 4 degrés pour assurer la sécurité alimentaire.
Quand on questionne Shu Zhang sur les perspectives d’évolution de Pandobac, elle nous répond : "On va continuer à se développer sur l’activité des bacs et commencer à discuter avec les industriels agroalimentaires pour mettre en place des flux entre industriels et distributeurs. Puis, on a une levée de fonds à assurer l’année prochaine !"
"Par exemple, on propose du Coca-Cola car on a cette volonté de répondre à la demande du plus grand nombre et on préfère permettre aux consommateurs de cette boisson de la consommer de façon responsable plutôt que dans des bouteilles en plastique qui finiront leur vie dans les océans."
Le Fourgon joue aussi ce rôle d’agent sensibilisateur sur l’usage de la consigne auprès des producteurs. La startup les accompagne dans cette transition vers le réemploi. Il faut savoir que ce changement implique le respect de certaines normes : le format et l'épaisseur de la bouteille doivent être adaptés pour résister au lavage. Les étiquettes et la colle, quant à elles, doivent être hydrosolubles pour faciliter le lavage.
À ce jour, Le Fourgon a accompagné plus d’une soixantaine de producteurs dans cette transition, avec pour partenaires de lavage Haut la Consigne, Rebooteille et Bout’ A Bout’.
"Pendant la crise en Ukraine, la France, comme beaucoup d’autres pays, a subi les pénuries de bouteilles à cause de la concentration d’industries du verre perdu localisée en Ukraine et Russie. Les producteurs, particulièrement les vignerons, qui pouvaient être réticents sur l’idée de la transition vers le réemploi, nous ont finalement contactés pour passer rapidement au verre consigné car ils en ont compris tout le sens."
À l’origine du Fourgon, trois pères de famille : Charles Christory, Stéphane Dessein et Maxime Tharin, agacés par la quantité de plastique et particulièrement de bouteilles entassées dans la poubelle jaune. Et pour cause : en France, 36 millions de bouteilles sont achetées chaque jour. L’urgence était de démocratiser la consigne et faciliter son accès au plus grand nombre.
Hauts-de-France, Nantes, Rennes, Angers, Lyon et Strasbourg : voici la liste de toutes les métropoles (et leurs périphéries) pouvant bénéficier des livraisons à domicile. Pour les villages ou domiciles excentrés, des points de collecte sont disponibles dans les commerces bio et locaux. La totalité des livraisons s’effectue en fourgons 100% électriques et chaque tournée est optimisée, c'est-à-dire que les livraisons sont regroupées par secteur. Aujourd’hui, Le Fourgon a permis le réemploi de plus de 2 millions de bouteilles, soit 400 tonnes de CO2 non émis.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur leur site internet :
PYXO : https://bit.ly/3WghBEj
Pandobac : https://www.pandobac.com
Le Fourgon : https://www.lefourgon.com